Les Iles de l’Archipel de Molène

location vacances leconquet

Les îles accessibles à partir du Conquet

Les petites îles de Beniguet, Quemenes, Litiri, Trielen,

Ledenez et Balanec

 (textes extraits de « Saint Mathieu, Le Conquet, Ouessant » de Michel Simonin, édition Ouest France)

Elles sont pour la plupart redevenues le paradis des oiseaux. L’avifaune mérite d’abord ici l’attention en raison de sa variété: dans les falaises Ouessantines nichent le Fulmar, le  Cormoran huppé, la Mouette tridactyle, le Pingoin torda, le  Guillemot de Troil alors que  sur les îles basses de l’archipel de Molène s’abritentle Puffin des Anglais, le Grand Gravelot, la Sterne naine et la Sterne de Dougall. D’autres nemontrent aucune préférence comme le Pétrel Tempête, l’Huitrier Pie pour ne pas citer les envahissants Goelands.

Sur les roches escarpées poussent les Mauves arborescentes, des Bettes Marines, des Cochléaires, Arméries, Arroches et Spergulaires tandis qu’un tapis de fétuques recouvre souvent la partie supérieure des plages.

Sur ces terres désolées et exigues, des hommes ont vécu, parfois de façon permanente, et il n’y a pas si longtemps. Pendant l’entre deux guerres, on ne compte pas moins de 30 habitants à Béniguet, 20 à Quemenes, 15 à Trielen.  Les ruines des habitations se voient encore. Le rapport de la culture et de l’élevage nécessairement faible en pareils lieux, n’expliquent pas si forte densité. Dès lors, le goémon que l’on cueillait depuis toujours pour amender les sols, voire pour se chauffer, va modifier la géographie humaine de la région.

Grâce aux travaux de G. Taburet et aux Mémoires de Jean Simier, nous connaissons cette épopée miniature qui a pris fin dans les années 50. Faite de courage et de violence, elle met aux prises des entrepreneurs soucieux de gain et des inadaptés sociaux, « les domestiques de îles », dont l’horizon se borne aux rations d’alcool que leurs employeurs leurs allouent sans trop de scrupules.

Et à nos yeux, la vie quotidienne qu’elle suppose parait surgie de la nuit: menus pauvres,activités monotones rompues au moindre prétexte par la boisson:

« le lundi, les domesiques qui travaillaient, recevaient cinq à six verres de vin, un verre à peu près toutes les deux heures. Le mardi,  ils avaient encore un verre et après fini jusqu’au samedi soir, à moins d’évènements imprévus comme par exemple les chargements de galets. Pour ce chargement on donnait un  nombre déterminé de litres selon l’importance de la gabarre, en moyenne un litrte par sept tombereaux. Ceux qui faisaient la corvée d’eau (on n’en trouve pas sur Beniguet) recevaient aussi un verre de vin à chaque voyage… »

Et Simier (1) d’expliquer que la trentaine de « phénomènes » placés sous ses ordres se montrait assez « maniable » à jeun:

« …Je les frappais le moins possible, mais parfois il était indispensable de les « corriger ». Ce n’ était pas à mon avantage puisque j’étais dans l’obligation de leur donner le verre de la réconciliation … »

(1) Dure existence coloniale que la fête soulage, racontée par Jean Simier dans son livre « Mon bagne volontaire à Beniguet » ou Les mémoires d’un paysan-goémonier aux îles ( éditions Beau Fixe).

.